Je porte le maillot N°6 d’une grande équipe familiale de 11 enfants. D’origine togolaise par mon père et ghanéenne par ma mère, j’ai ouvert mes yeux dans un milieu plutôt favorisé, légèrement au-dessus de la moyenne des enfants vivants à Lomé, capitale du Togo.

Née à Paris, d’un père diplomate et d’une mère femme au foyer et entrepreneure, j’ai donc eu le privilège de voyager tour à tour en Afrique, en Europe et en Amérique du nord. J’ai grandi en effectuant des allers-retours entre les plus grandes métropoles mondiales et les villages les plus pauvres et reculés. Tenter de les retrouver sur une carte géographique relève du défi.

Au fil de ces voyages à caractère tantôt officiel, tantôt familial, je découvrais avec curiosité teintée d’admiration, que mon père était à Moi, était aussi celui des autres. Son zèle à assister frères, sœurs, cousins, cousines, neveux, nièces, et tout son village n’avait d’égal que son empressement à répondre à leurs attentes.

Il est alors, peu surprenant de constater à quel point j’étais sensible aux injustices dès le plus jeune âge.

A l’âge de 12 ans environ, je fus bouleversée par une réalité que mes camarades du lycée me firent découvrir : à moins d’un kilomètre de l’École Notre Dame des Apôtres où nous bercions dans une bulle de savoir et de connaissances, des jeunes filles de notre âge n’avaient eu d’autre recours que celui de la prostitution ……. pour financer leur écolage et accéder au même savoir que nous !!!!!!!

Envahie par la colère, autant que par que par mon impuissance, je me fis la promesse qu’un jour, par ma contribution, je changerais cet état de fait.

Durant ma carrière professionnelle, lorsque je me suis vu confier la Direction de la Communication et des Relations Extérieures à la Standard Chartered Bank, j’ai été amenée à mettre sur pied un programme de micro finance en appui aux femmes en grandes précarité socio-économique. La graine commençait à germer, ma passion ne demandait qu’à émerger.

Venir en aide aux jeunes filles vulnérables, changer leur vie prit corps en moi, au fil des mois.

En septembre 2015, la fondation EYRAM voyait le jour !!!!